Rencontre avec Isonade!!

Minato avait décidé de partir seul dans la mangrove, afin de s’éloigner un peu de la civilisation et de se retrouver seul avec lui-même, pour pouvoir se concentrer sur son évolution en tant que shinobi.
Il espérait également pouvoir avoir une idée de la manière dont il devait suivre les traces de son grand-oncle pour devenir l'égal du Croc-Blanc de Konoha. Il avait pris un paquetage contenant tout le nécessaire pour passer plusieurs jours en pleine nature, loin d’un éventuel secours ou d’un moyen d’obtenir des provisions. Il avait pris une tente, une gourde et un couteau multi usages, afin d’être à même de parer à toute éventualité. Il ne savait pas ce qu’il allait rencontrer, ni jusqu’où son périple allait le mener. Tout ce qu’il savait c’est qu’il avait été poussé au départ par un sentiment d’urgence dont il ne connaissait pas l’origine, mais qui l’avait poussé à monter cette expédition. Il s’était également muni de ses armes, une obligation pour tout shinobi qui se respecte.

Comme il passait encore une fois les portes du village, ce qui commençait à devenir une habitude ces derniers temps, l’un des ninjas de garde lui adressa la parole :

« Hey Minato, où cours-tu encore comme çà ? Vas-tu finir par rester plus d’une semaine au village ? Nous ne faisons que te voir passer les portes pour aller on ne sait où… »

« Je ne sais pas, mais je suis poussé au départ par une force inconnue ; je dois me mettre en chasse, même si j’ignore quelle est ma proie… »

« Alors bonne chasse, jeune loup, et reviens plus vite que la dernière fois… »

Le garde lui lança cette dernière phrase avec un sourire moqueur, même si son expression était visiblement amicale. Minato lui rendit son sourire, hocha la tête en signe d’assentiment, et s’éloigna sur le chemin qu’il connaissait maintenant par cœur, en direction de la mangrove qui s’entendait bien loin de là, à plusieurs heures du village caché de Suna. Mais au lieu de suivre la piste qui menait aux lieux qu’il connaissait maintenant si bien, la clairière, l’étang, ou plus loin la demeure du vieil ermite, il s’aventura dans une zone inexplorée, en lisière des territoires qu’il avait pu avoir l’occasion de parcourir. Il souhaitait aller vers l’inconnu, s’éloigner de tout ce qu’il avait déjà vu pour trouver des réponses nouvelles à ses interrogations. Il marcha pendant plusieurs heures, le soleil montant dans le même temps haut dans le ciel. Comme il était temps de se restaurer, Minato s’arrêta dans la première clairière qu’il rencontra, afin de prendre son déjeuner. Le soleil y rayonnait agréablement, et l’atmosphère était fraîche et claire. Minato apprécia grandement le sentiment de liberté qu’il ressentait soudain, loin de toute trace d’activité humaine. Après cette pause bienvenue dans son voyage, il reprit son chemin, ne sachant pas clairement où ses pas allaient bien pouvoir le mener. Il croisa d'étranges poissons, puis pénétra dans une région de la mangrove qui était bien plus sombre que ce qu’il avait pu traverser jusque là. Il s’y engagea malgré tout, ignorant les dangers auxquels il pouvait s’exposer, car confiant en ses capacités de shinobi, qui, pensait-il, lui permettraient de se sortir de toutes les situations. Il s’était entraîné durement pendant plusieurs semaines, et il pensait être au mieux de sa forme, tant physique que spirituelle. Il poursuivit donc sa marche, seulement soucieux de laisser le moins de traces possible, afin que nul dans le village ne soit en mesure de le suivre ou d’interférer avec sa réflexion. De temps à autre, il voyait des mouvements dans l'eau, des reflets à la surface, ou encore des bulles qui jaillissaient non loin du chemin qu'il suivait entre les racines tortueuses des arbres, et parfois il apercevait les animaux sauvages à l’origine de ces perturbations. Inlassablement, il avançait, progressant toujours plus vers le cœur des bois, s’approchant de lieux où aucun être humain ne s’était rendu depuis bien longtemps. Sa progression devenait malgré tout de plus en plus ardue, car la mangrove, laissée dans son état sauvage, ne permettait pas de suivre un chemin bien défini, et l’obligeait à contourner broussailles et troncs abattus par la force du vent, et racines enchevêtrées au dessus de la surface de l'eau. Cependant Minato ne faiblissait pas devant l’adversité, et il affrontait chaque obstacle avec une volonté sans cesse renouvelée. Tout le poussait vers un but qu’il ignorait mais qu’il ne doutait pourtant pas d’atteindre, lorsque le moment serait venu.

Peu à peu, l’atmosphère de la forêt devint plus oppressante, d’une part à cause de l’obscurité causée par la densité de la voûte feuillue, mais aussi à cause de quelque chose de plus subtil, impalpable mais néanmoins emprunt de maléfice. Tout d’abord Minato ne sentit pas ce changement, mais bientôt il ne lui fut plus possible de l’ignorer. Il mit cela sur le compte de sa tension car il se demandait vraiment ce qui l’avait poussé à partir ainsi à l’aventure en solitaire. Il essaya vainement de voir d’où pouvait provenir cette sensation, mais il ne découvrit rien de particulier, si ce n’est les traces habituelles du passage des animaux de la mangrove autour de lui. Il poursuivit sa progression, mais il était maintenant obligé de se contraindre à avancer tant cette sensation étrange s’amplifiait à chaque pas qu’il faisait en avant. Les bruissements des feuilles même devenaient inquiétants ; ils semblaient contenir leurs propres menaces cachées. Minato avait beau se dire que tout cela n’était dû qu’à sa propre imagination qui lui jouait des tours sous l’effet de la crainte qu’il ne pouvait ressentir, il se demandait tout de même si tout cela n’avait pas quelque fondement caché qu’il aurait mieux valu ne pas découvrir… Pourtant il essaya malgré tout d’aller toujours de l’avant, se disant qu’à n’en pas douter son oncle Kakashi ou son grand-oncle n’auraient certainement pas rebroussé chemin aussi vite, avant d’avoir trouvé le fin mot de toute cette histoire.

Alors qu’il s’apprêtait à faire demi-tour, effrayé par le climat étrange qui régnait à cet endroit, il entendit un grognement terrible provenant de l’autre coté d’un amas de végétation, et vit soudain surgir devant lui un énorme monstre, d’une taille démesurée, ressemblant à une tortue d'une taille colossale. Il le dominait de toute sa hauteur, l’air menaçant, de la bave dégoûtant de sa gueule béante, où l’on pouvait apercevoir de gigantesques crocs acérés. Minato saisit son katana à deux mains, se préparant au combat qui allait suivre, car il ne subsistait plus aucun doute : l’étrange sentiment qu’il avait ressenti était dû à la présence de cette bête maléfique dans ce secteur de la mangrove, et le combat allait être inévitable…

*Je dois prendre l’initiative, sans quoi je vais me faire dévorer par ce monstre. Il est véritablement gigantesque ; je me demande comment il a bien pu devenir comme cela… Que puis-je donc faire ?*

Il lui sembla alors entendre dans son esprit la voix de son mentor, qui se trouvait pourtant bien loin de là…

« Au début d’un combat imprévu, pour te laisser le temps de réfléchir et d’élaborer une stratégie, commences toujours par employer une technique de diversion afin de détourner l’attention de l’adversaire. Tu gagneras ainsi un temps précieux qui te permettra d’évaluer ton adversaire, de déterminer ses forces et ses points faibles. Tu devras alors utiliser au mieux les informations que ce court répit t’aura permis de glaner. »

Cette réflexion n’avait duré que quelques instants, et Minato décida alors de suivre les sages conseil du vieil ermite. Confiant en ses capacités, il fixa la gigantesque bête dans les yeux et, faisant les signes appropriés, il cria :

«Oboro Bunshin no jutsu! » [i]

[i] A ces mots, une douzaine de clones surgirent du sol pour se placer à ses cotés. Minato espérait qu’ainsi l’animal serait incapable de distinguer l’original des copies, ce qui lui permettrait de gagner du temps. Il commença donc à observer l’ours avec attention, tentant de déterminer quels pouvaient bien être ses points faibles. Mais il remarqua alors que le monstre ne semblait nullement affecté par l’apparition des clones ; ses yeux restaient braqués droits sur ceux du Minato original. Seule sa langue remuait de temps à temps, et le shinobi de Konoha comprit alors que l’animal devait le repérer à l’odeur, et qu’il devait posséder une intelligence remarquable. Il s’aperçut hélas trop tard qu’il était en position de lui porter un coup, et du tenter in extremis un saut en arrière pour éviter une énorme patte griffue, qui lui entailla néanmoins superficiellement l’avant-bras. Les clones n’avait donc plus aucune utilité, et Minato les dissipa afin de pouvoir être en mesure de se concentrer sur la défense qu’il allait devoir élaborer face aux assauts furieux et répétés de cet énorme reptile. (~65)

Il tenta ensuite de se réfugier au sommet d’un palétuvier de grande taille qui poussait là, mais la bête, prenant appui sur ses pattes postérieures, eut tôt fait de dénicher le ninja de son perchoir, le forçant ainsi à prendre part au combat, et l’empêchant de s’en échapper comme il en avait l’intention. Minato avait également conscience qu’elle le rattraperait aisément s’il venait à tenter de s’enfuir en courant au sol, aussi essaya-t-il de sauter de cime en cime, mais le monstre progressait à la même vitesse, et le shinobi savait qu’il n’allait pas pouvoir tenir une telle cadence très long, quelle que soit son endurance. Se retournant pendant plusieurs de ses bonds, il tenta bien de lancer ses shurikens sur l’animal enragé, mais toutes rebondirent sur la carapace épaisse de celui-ci, ne lui causant apparemment aucun dommage. Le genin était désemparé, d’autant plus qu’il approchait d’une falaise à pic, qui dominait la mangrove à cet endroit, la tortue l’ayant aculé à dessein dans une zone d’où il ne pouvait s’échapper, malgré ses talents de grimpeur, développés sous l’égide de son maître. Minato sentait que la situation échappait à son contrôle, et il souhaita de tout cœur que ce ne soit pas pour mourir qu’il ait effectué tout ce chemin. Mais un shinobi ne doit rien craindre, aussi se retourna-t-il, prêt à affronter le danger qui accourait derrière lui. Mais alors qu’il aurait pu se jeter sur sa proie et lui causer des dégâts sévères, son poursuivant s’arrêta à quelques mètres, semblant jouir de l’impuissance dans laquelle se trouvait sa proie.

[A suivre post suivant]

Minato ne put s’empêcher de trouver ce comportement étrange, mais il ne chercha pas à l’élucider, tentant de profiter de ce répit momentané pour trouver un échappatoire à sa situation quasi désespérée. C’est alors qu’il aperçut l’entrée d’un étroit boyau à la base de la falaise qui le surplombait. Il s’y engagea, sachant que son adversaire ne pourrait y rentrer car l’ouverture était à peine assez large pour que le jeune homme puisse s’y glisser, somme toute avec difficulté. Dépité, l’animal poussa un grognement de défi à l’homme qui s’était réfugié dans cette cavité minuscule, et il se posta devant l’entrée, bien décidé à attraper sa proie lorsque celle-ci devrait ressortir de son trou. Voyant le comportement de la bête, Minato comprit son erreur : il n’avait pas pensé que le boyau dans lequel il était rentré ne serait q’un cul de sac, un piège ne possédant qu’une seule sortie, gardée par son terrible poursuivant. Il explora donc la cavité où il se trouvait, ne trouvant aucune autre issue mais constatant la présence d’une source d’eau souterraine assez étendue.

Lorsqu’il jeta un œil par l’ouverture, il vit avec effroi que la bête n’avait pas bougé, et qu’elle ne semblait pas avoir l’intention d’abandonner la traque en lui laissant la vie sauve. Bientôt, le soir tomba, et la situation demeurait inchangée ; Minato sortit de son sac de quoi se restaurer, bien que son estomac fut contracté par la peur, car il semblait piégé, à la merci de l’animal qui le guettait avec tant de patience au dehors. Il fut néanmoins bientôt gagné par le sommeil, et sombra dans des rêves agités, où il lui semblait entendre les grognements de la bête. Mais il se réveilla soudain en sursaut, tiré de son sommeil par un bruit de grattements frénétiques : le reptile avait attendu que la fatigue ait raison de lui avant de s’approcher de l’ouverture pour tenter de l’agrandir à l’aide de ses pattes puissantes. Et bien que la roche soit solide, il y parvenait, signe que sa puissance était tout simplement extraordinaire. Minato réagit aussitôt : tirant son katana de son fourreau, il s’élança vers l’entrée de son refuge, et asséna un coup d’estoc à son adversaire. Le coup porta, blessant l’animal, mais celui-ci, d’un revers des membres antérieurs, arracha le katana des mains de Minato, l’envoyant se planter à l’extérieur de la grotte, à quelques mètres de son entrée. Il reprit ensuite ses assauts répétés contre l’ouverture, l’agrandissant peu à peu. La situation semblait désespérée, et le jeune shinobi savait qu’il ne lui restait plus beaucoup de temps avant que l’ouverture ne soit assez large pour livrer passage à son poursuivant, et alors il ne donnait pas cher de sa peau. Il devait donc élaborer sans plus attendre une stratégie digne de ce nom, pour espérer pouvoir sauver sa peau.

Son regard parcourut rapidement l’ensemble de la cavité, mais il ne vit rien susceptible de l’aider, il n’y avait que quelques pierres trop petites pour blesser sérieusement l’animal, et la mare due à la présence de la source souterraine. Alors qu’il allait céder au découragement, son regard revint se fixer sur l’eau qui clapotait doucement sous la voûte de roche…
*La mare, bien sûr ! Grâce à elle je peux utiliser le Suiton. Voyons voir…*

Suite à cette pensée, Il ferma les yeux, se concentrant sur son chakra en faisant abstraction des bruits causés par l’avancée implacable de l’ours. Ses doigts se mirent alors à former rapidement des signes, et il cria :

« Daibakufu no Justu ! »

Une vague colossale jaillit alors de la mare, se dirigeant vers l’entrée du boyau, charriant avec elle les pierres qui se trouvaient là. La puissance de la vague déchaînée provoqua l’explosion de l’entrée dans une gerbe d’écume, qui emporta à plusieurs mètres l’animal, le blessant sérieusement. Mais le combat était loin d’être déjà terminé, car alors que Minato sortait en courant du piège dans lequel il était lui-même entré, l’animal se releva, la gueule béante, prêt à en découdre. Le genin ne s’était pas attendu à un rétablissement si rapide, espérant que son adversaire resterait sonné pendant quelques temps, mais ce n’était visiblement pas le cas, certainement à cause d'une résistance à la nature du chakra du Suiton. Il lui fallait reprendre l’initiative au plus vite, sous peine de perdre le faible avantage qu’il venait d’acquérir. Il composa de nouveaux signes…

« Datoppa ! »

La tortue fut projeté en arrière par le souffle que le shinobi déclencha, ce qui le fit reculer à nouveau de plusieurs mètres, jusqu’à ce qu’il heurte le tronc d’un arbre. Mais il ne subit que des blessures superficielles, et il se lança à l’attaque en y mettant toute sa puissance, avançant coûte que coûte contre le vent. Et le ninja ne pouvait plus utiliser ses techniques de Suiton, car il se trouvait trop loin de la mare souterraine. Il esquiva souplement la charge du monstre, mais fut surpris par sa brusque volte-face et par le coup qui suivit, qui le cueillit au thorax, l’envoyant rouler à plusieurs mètres de là. La douleur fit grimacer Minato, il sentit que cette attaque l’avait sévèrement touché, rompant sa concentration et l’empêchant d’utiliser une nouvelle technique basée sur le chakra. La colère s’empara alors de lui : il allait être l’égal du Croc-Blanc de Konoha, il ne pouvait pas mourir sous les coups d’un animal sauvage, même aussi puissant que celui qu’il affrontait. Ce n’était pas une fin digne de ses espérances ! Mais était-ce vraiment bien un animal sauvage ? Maintenant qu’il y pensait, Minato comprit qu’une telle vitesse et une telle puissance ne pouvaient avoir une origine naturelle : il comprit alors qu’il se trouvait en face du démon de l'Eau, dont il aurait dû remarquer plus tôt les trois queues. Il se retourna alors avec l’énergie du désespoir, apercevant la tortue qui fonçait vers lui, mais aussi son katana, planté dans le sol à quelques mètres de là. Il rampa désespérément vers son arme, tentant de l’atteindre avant que l’animal ne soit sous lui. Mais il avançait lentement, se traînant misérablement vers la poignée du katana… Enfin il le saisit, et le retourna au moment où la bête tombait sur lui de tout son poids pour l’immobiliser, s’enfonçant ainsi l’arme jusqu’à la garde dans le cœur. La bête ne bougeait plus. Minato l’avait vaincu, même s’il se retrouvait maintenant coincé sous le Bijuu.

*Quelle ironie ! Alors que je croyais être tiré d’affaire en ayant gagné mon combat contre cette créature monstrueuse, me voilà coincé sous son corps, incapable de m’en dégager. Quelle mort idiote ! Car cela ne fait aucun doute, je vais périr si je reste coincé sous sa masse…*

Minato fixa le ciel, désireux de contempler une dernière fois la beauté du ciel étoilé qui l’avait accompagné si souvent durant toutes ces années. Il admira la pleine lune, qui baignait la scène d’une pâle lueur argentée, magnifiant le décor par sa simple présence. Les étoiles scintillaient doucement et seules quelques bancs de brume venait s’interposer entre Minato et leur éclat. Ce dernier sentait le poids de la dépouille de l’ours qui pesait sur lui, il avait également conscience de la douleur causée par les multiples blessures qu’il avait reçues au cours du combat. Bientôt ses paupières se fermèrent et il tomba dans une sorte d’inconscience proche du coma, terrassé par la fatigue du combat. Alors qu’il se trouvait dans cet état, ses pensées vagabondèrent, son esprit se détachant de la prison que constituait son propre corps. Il commença par se remémorer les évènements du mois et demi qui venait de s’écouler, à commencer par son arrivée à Suna. Il se souvint de sa première rencontre avec celui qui était devenu par la suite son mentor, rencontre qui lui avait alors paru fortuite, mais dont il se demandait maintenant si elle n’avait pas été préméditée par le vieil homme, car les conseils qu’il lui avait alors donnés avaient eus une répercussion considérable sur les évènements qui avaient eu lieu par la suite. En effet l’ermite avait su lui dire les mots qu’il fallait pour qu’il décide de sortir de sa retraite afin de tenter de réhabiliter le nom des Hatake dans le village de Suna. Il se remémora aussi son départ de son refuge, comment il avait regardé une dernière fois l’habitation qu’il avait construite de ses propres mains pour s’abriter durant les années qu’il avait passées seul, dans la forêt, loin des hommes et du mépris qui pesait sur le nom de son ancêtre, le vénérable Croc-Blanc de Konoha.

Il revit ensuite son arrivée à Suna, les doutes qui l’avaient assailli au vu des portes du village, et des gardes qui se tenaient de part et d’autre de l’entrée monumentale. Il s’était revu, beaucoup plus jeune, sortir par ces portes avec l’idée de ne plus jamais y revenir, mais pourtant il était là… Il s’était inscrit sur le registre, non sans guetter au passage la réaction des gardes lorsqu’il y avait inscrit son nom. Mais ceux-ci étaient restés impassibles, ce qui avait grandement contribué à rasséréner le jeune homme, qui craignait que la honte qui s’attachait au nom des Hatake ne soit encore présente dans les esprits. Il revit également ses premiers entraînements, où le souvenir des conseils prodigués par son oncle Kakashi alors qu’il n’était encore qu’un jeune enfant l’avait beaucoup aidé à progresser. Il se souvint également de la voix étrange qu’il avait entendu au bord du lac.

Soudain, il lui sembla entendre à nouveau l’écho de cette voix. Se concentrant sur les paroles qui étaient prononcées, il comprit les mots suivants :
« Minato, où t’es ? Qu’est-ce qui se passe ici, bon sang ?»

Minato ne comprenait pas le sens de ces paroles, jusqu’à ce qu’il s’aperçoive que la voix qu’il entendait était celle de son Kage, Genzo Hayaku, qui l’appelait. Minato répondit alors, criant le plus fort possible :

« Ici, je suis là, par ici. Genzo-sama, je suis coincé, viens m’aider !! »

Genzo arriva après quelques temps, et tenta vainement de dégager son second, dont le corps était coincé sous celui du monstre qu’il avait affronté victorieusement. Genzo se pencha vers le visage de son bras droit, et lui dit :

« Minato, écoutes-moi. Je n’arrive pas à te dégager de sous le corps de cette bête. Il va falloir procéder autrement. Le seul moyen de te sauver serait que je scelle Nibi en toi… Mais as-tu conscience des risques que cela nous ferait prendre ? Si tu es prêt, dis-le moi, que je puisse commencer à exécuter le Fuuinjutsu. »

« Ainsi donc cette chose serait Sanbi, le puissant démon. J’ai eu beaucoup de chance de survivre à cette rencontre. Ce serait un honneur pour moi, Kazekage-sama, que vous scelliez cette entité en moi, votre plus fidèle serviteur, malgré les risques que cela nous fait courir. »

Le temps sembla se suspendre pendant que le maître de Suna procédait au Jutsu. Minato perdit connaissance bien avant la fin du processus, la douleur et la fatigue ayant finalement raison de son endurance. Lorsqu’il se réveilla, il se trouvait à Suna, dans un lit de l’hôpital, et il sentait clairement une présence bouillonner au sein de son être.

*Qui es-tu, petit-être ? Je suis Minato Hatake, du clan Hatake de Konoha. Et vous, qui êtes-vous ? Je suis Isonade, craint de tes semblables. Maintenant, nos destins sont liés, bien malgré moi. Tu devras te montrer digne de ma compagnie.*

La porte s’ouvrit alors sur une ravissante infirmière venue prendre des nouvelles de son patient. Elle se réjouit qu’il ait repris connaissance, même si elle lui trouva une drôle d’expression, un peu comme s’il écoutait une voix intérieure…